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Blanche Neige et les Sept Nains

Blanche Neige est une très jolie princesse. Sa belle-mère, la Reine, sentant qu'un jour la beauté de la jeune fille dépasserait la sienne, donne l'ordre à son garde-chasse de la tuer. N'ayant pas le courage d'exécuter la funeste directive, le malheureux exécutant se contente d'abandonner Blanche Neige dans la forêt. La princesse, après une longue marche, tombe d'épuisement. Les animaux de la forêt l'emmènent alors jusqu'à la maison des Sept Nains.

A son réveil, elle fait la connaissance de Prof, Simplet, Grincheux, Joyeux, Dormeur, Timide et Atchoum. Mais le Miroir Magique de la méchante Reine lui révèle la présence de Blanche Neige dans la forêt. Furieuse, elle se déguise en vieille mendiante, et profite de l'absence des Sept Nains pour convaincre la jeune ingénue de croquer dans une pomme empoisonnée. Surprise puis poursuivie par les Sept Nains, la méchante Reine tombe dans un ravin. Mais, il est déjà trop tard : Blanche Neige a plongé dans un profond sommeil...

Si Walt Disney aimait à rappeler que "tout a commencé par une souris", force est de constater que son studio n'aurait jamais accédé au rang de Major du cinéma s'il n'y avait pas eu Blanche Neige et les Sept Nains. Aujourd'hui, pièce maîtresse de l'industrie cinématographique tout entière, il constitue en effet le premier long métrage d'animation sonore et couleur de l'histoire du 7e art.

 

Walt Disney jette donc son dévolu sur un conte des frères Grimm. Il en avait, dans sa jeunesse, vu une adaptation cinématographique en noir et blanc et muette. La légende veut d'ailleurs que c'est  le tout premier film qu'il ait  vu. 
Les frères Jacob et Wilhelm GRIMM sont nés à Hanau, en Allemagne, respectivement  le 4 janvier 1785 et le 24 février 1786. Si le premier écrit plutôt des oeuvres scientifiques, le second lui se tourne vers la critique littéraire. Parallèlement, ils s'intéressent, tous deux, aux contes populaires de leur pays. Il entreprennent ainsi de les réunir et font, à ce titre, un travail impression de recherche. Ils  les publient, enfin, entre 1812 et 1829, sous le titre de Kinder-und Hausmärchen, (Contes pour les enfants et les parents). Deux volumes seront nécessaires. Une nouvelle édition paraît en 1857. Complétée d'histoires inédites, elle prend le titre, universellement connu depuis, des Contes de Grimm et contient la fameuse aventure de Blanche Neige.

Le chantier est à la hauteur de l'ambition de Walt Disney. Son studio vit, à cette occasion, une véritable révolution culturelle. Tout y passe. Le budget, déjà colossal pour l'époque (il est estimé à 250 000 $), explose en avoisinant, au final, les 1 500 000 $ ! L'effectif, ensuite, quadruple passant de 200 à 800 personnes. L'organisation opérationnelle, enfin, est revue. Les techniques de création, la façon de concevoir l'histoire, les gags, la qualité de l'animation : tout est réformé pour tendre vers l'excellence. Walt Disney, grand ordonnateur de cette mue qui ne dit pas son nom, invente, pour l'époque, un nouveau style de management. Il développe ainsi un système de "récompenses" : tout artiste dont le gag sera finalement retenu a droit à un bonus de 5$. Moins facile qu'il n'y parait !  Les équipes ont  en effet du réapprendre à travailler. Là où les séries produites jusqu'alors par le studio demandaient un déroulement rapide du récit, Blanche Neige et les Sept Nains se devait d'être développé à l'extrême, mais sans jamais tomber dans les affres des longueurs et autres errances de la narration. Le rythme se devait d'être préservé, les gags approfondis et les personnages développés. Walt Disney, aux commandes, veille au grain. Il n'hésite pas d'ailleurs à user des ciseaux. Et tant pis si le travail est déjà bien trop avancé. Des scènes entières se retrouvent implacablement remisées au rang de simples "rushes" au motif  qu'elles ralentissaient l'histoire principale. Deux séquences notamment font les frais de l'intransigeance du Maître : celle de la soupe, juste après que les nains se soient lavés, et celle où ils construisent un lit à Blanche Neige. Malheureux papa des ce deux extraits, Ward Kimball, un des futurs Neuf Vieux Messieurs, ne verra jamais son travail aboutir dans le film.

Blanche Neige et les Sept Nains assoie aussi sa qualité sur sa bande originale. Walt Disney voulait en effet marquer les esprits : et pour cela, rien de telles que des ritournelles prenantes. La musique se devait d'être envoûtante et les chansons inoubliables. La Maître formule donc ses attentes à Frank Churchill, l'heureux compositeur de Qui a Peur du Grand Méchant Loup ? dans Les Trois Petits Cochons de la série des Silly Symphonies. Il retient finalement huit des morceaux qui lui sont proposés. Le choix est inspiré : six compositions deviennent des tubes planétaires. Certains chansons marquent l'inconscient collectif, à l'exemple de He Ho et Siffler en travaillant devenues des hymnes universels à la bonne humeur. Blanche Neige et les Sept Nains est, il est vrai,  la première production hollywoodienne à commercialiser sa bande originale. Disney est déjà redoutable en  merchandising populaire.

Blanche Neige et les Sept Nains est tout simplement un chef d'œuvre du cinéma. Le premier des grands dessins animés de Walt Disney, avec sa musique et son humour inoubliables, est en effet un trésor inestimable, tant, jamais jusqu'alors, aucune œuvre d'animation n'était parvenue à capter aussi bien l'imagination et toucher le cœur des gens.

Enchantant des générations entières de spectateurs, à travers le monde,  Blanche Neige et les Sept Nainsest un film éternel.

 

 




01/12/2012
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